Si Dmitri Rybolovlev, un magnat russe des fertilisants, a acheté l’appartement le plus cher jamais vendu à New York (88 millions de dollars), il n’investirait sans doute pas dans l’ancienne ville minière de Berezniki où il a pourtant fait sa fortune. Car ici, ce n’est pas seulement le prix de l’immobilier qui est en train de plonger, mais les logements eux-mêmes, explique le New York Times.
Les trous dans le sol sont un des dangers classiques des villes où l’on a creusé la roche. Mais pour cette ville située dans les montagnes de l’Oural, le problème a été amplifié par des pratiques où la sécurité était loin d’être l’une des préoccupations premières.
En Occident, les mines sont habituellement situées à l’écart des zones peuplées. Ici, la ville de 154.000 habitants a été construite directement au-dessus de la mine. Et Rybolovlev a beau avoir été blanchi par une commission gouvernementale en 2008, un proche du Président, Vladimir Poutine, estime qu'il a une certaine responsabilité.
Berezniki est peuplée de gouffres béants de plusieurs mètres de profondeur qui peuvent s’ouvrir à tout moment. Le problème est si grave qu’aujourd’hui la ville est sous surveillance 24h sur 24. Un nouveau trou est d’ailleurs apparu sur les écrans l’année dernière. Olga V. Chekhova, un employé des services d’urgence qui surveille l’écran se rappelle:
«J’ai regardé et j’ai dit, "Hou la, un trou est en train de se former". Il était petit d’après les standards de Berezniki, qui en a eu trois sur les quatre dernières années. Il a d'ailleurs été appelé "Le Petit".»
Ces trous dans la terre, de plusieurs centaines de mètres de largeur et de profondeur, ont commencé en 2006 quand une inondation s’est produite dans la mine où le chlorure de potassium est extrait du sel, relate MediaDump. Les murs et piliers en sel de la mine se sont mis à fondre. «Imaginez mettre du sucre dans une tasse de thé (…) C’est ce qui s’est produit à Berezniki», explique Mikhail A. Permyakov, l’arpenteur-géomètre en chef pour Uralkali, l’entreprise qui possède la mine.
Depuis cet incident, le gouvernement local a adopté une politique d’observation attentive et d’alertes précoces. «Nous allons lutter contre les trous avec la science», affirme le maire, Sergei P. Dyakov. Néanmoins, des fonctionnaires fédéraux et des dirigeant d’entreprises débattent sur la possibilité de délocaliser la ville.
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