Existons nous ?

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Existons-nous ? est-ce que "moi" existe ? Mais qu'est-ce que "moi" ?

Il semble évident qu'il ne s'agit pas du corps. Une écrasante majorité, voir la totalité, des particules qui me composent se sont ajouté à "moi" par l'alimentation. Mais quoi qu'en disent des adages stupides, que je mange des haricots ne signifie pas que je suis haricot. Bon, libre à chacun de tergiverser, mais personne ne répondra jamais "de l'haricot" à la question "qu'est-ce que moi ?".
De même, même si certaines personnes, en vertu du principe de contiguïté de la magie sympathique, peuvent estimer que les parties détachées de "nous" (cheveux tombés, rognures d'ongles, etc) font toujours parti de "nous", si je me tranche la main on ne peut pas dire que ma mains tranché est toujours "moi".

Je supposes que plusieurs d'entre vous on déjà envie de m'interrompre... je sais, il est possible d'imaginer que "nous" sommes une partie d'un tout, que je suis bel et ce que qui entre et sort de moi, etc. Mais "moi" ne devient qu'un concept vague, encore moins défini qu'avant que l'on ne s'interroge sur lui... si on réfléchit dans ce sens un peu plus loin, tout est "moi" (je sais, j'enfonce les portes ouvertes) mais dans ce cas parler de "moi" est totalement inutile. Une chose n'est que par rapport à ce qu'elle n'est pas. S'il n'y a rien qui n'est pas "moi", il n'y a rien qui est "moi"... et on en vient à "je n'existe pas". Je vais un peu vite, je sais, mais j'y reviendrais si vous me le demandez.

Bref, le corps n'est pas un ensemble hermétique. Ce qui le compose va et vient, il n'a pas de "substance" propre. A moins que nous ne soyons tout (et donc rien), nous ne sommes pas notre corps.

Qu'est-ce donc que "moi" ? les spiritualistes parleront d'esprit ou d'âme... repousser la question plus loin que les microscopes des chercheurs est bien pratique, mais ça n'y répond pas. Même un spiritualiste ne dira pas être son esprit ou son âme... sinon on dirait "moi" plutôt que "mon âme", par exemple.

Et si la croyance en une forme quelconque d'identité surnaturelle dans un plan astral ou je ne sais quoi d'autre n'étais qu'une invention dû à notre peur du néant, de notre propre inexistence ?

Car rien ne pousse à croire à l'existence de l'esprit... n'oubliez pas que tous ce que vous pensez, percevez ou ressentez passe par votre cerveau. Quel que soit les révélations divines et expériences mystiques que vous ayez, il est possible que celle-ci ne soit que des "bugs" de votre cerveau.
Avoir la foi, ressentir quelque chose au plus profond de nous ne signifie rien. Notre cerveau est parfaitement capable de nous faire avoir la foi et de nous faire ressentir quelque chose au plus profond de nous...

En fait, il n'y a pas grand chose que notre cerveau ne puisse pas faire à notre esprit. Distinguer le cerveau de l'esprit est même plus qu'abusif... on peut faire allusion au cas de Phinéas Gage. Le crâne de ce cas légendaire de la médecine a été traversé de part en part par une barre de métal. Il y a survécu, sans autre lacune physique que la perte d'un œil (et sûrement une joli cicatrice de l'autre coté de la tête)... par contre, sa personnalité n'était plus la même. Il était devenue grossier, agressif et vulgaire, tant et si bien que ses proches ne le reconnaissaient plus...

Regardons maintenant le "moi" d'un point de vue social... ne dépend-t-on pas de la vision qu'ont de nous les autres ? Pouvons nous vraiment dire que le "moi" en présence d'ami est le même "moi" qu'en présence de sa famille, d'un supérieur hiérarchique dans le monde du travail, ou de parfaits inconnus ?

Le "moi" que je suis, le "lui" qu'est "toi", lecteur, n'ai-je pas, n'a-t-il pas, n'as-tu pas appris à l'être ? Et si "moi" n'était rien de plus qu'une idée abstraite et sans substance ?

Bon, je vais m'arrêtez là dans mon petit délire nietzschéen... je sais que je suis allé un peu vite et j'ai sûrement sauté quelques étapes, mais je serais heureux de répondre à vos remarques.

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