Un nouveau squelette cloué d'agrafes en fer a été découvert en Bulgarie. Selon les archéologues, il s'agit de rites païens destinés à empêcher le corps de se relever de son cercueil pour devenir vampire...Des morceaux de fer rouillé retrouvés sur le squelette témoignent de rites destinés à l'empêcher de se transformer en vampire. AFP/STRINGER
Un nouveau cadavre « traité » pour empêcher le mort de se transformer en vampire a été découvert mardi à Veliko Tarnovo, dans le centre de la Bulgarie, a annoncé l'archéologue Nikolaï Ovtcharov.
« Il ne s'agit pas d'un vampire mais d'un rite inspiré des superstitions païennes pour empêcher le mort de le devenir », a expliqué le scientifique. « Le corps a été fixé à la terre par des agrafes en fer - trois aux jambes et une du côté gauche du thorax. Par double précaution, la tombe a aussi été recouverte de charbon brûlé. »
Ce squelette d'un homme d'une trentaine d'années, qui n'a pas encore été daté mais est vieux de plusieurs siècles, selon Nikolaï Ovtcharov, a été découvert au cours des fouilles dans la nécropole d'un petit monastère. Nikolaï Ovtcharov y avait fait il y a deux ans une découverte semblable : les mains d'un squelette étaient liées et tenaient une bourse pleine de monnaie du XVIIIe siècle.
Un squelette de "vampire" exposé la semaine prochaine
Les rites visant à empêcher les morts de devenir vampires, en Bulgarie et dans d'autres pays des Balkans, sont connus des chercheurs mais n'ont été découverts que récemment par le grand public. Selon M. Ovtcharov, ils se sont répandus à partir du XVe siècle, sous la domination ottomane, quand « chaque famille pratiquait la religion comme elle l'entendait ».
Deux squelettes du Moyen-Âge, percés de morceaux de fer pour ne pas se transformer en vampires, avaient été trouvés récemment dans une ancienne église de la ville bulgare de Sozopol, sur la Mer Noire. Le directeur de l'Institut historique national, Bojidar Dimitrov, avait expliqué à l'AFP que « cette pratique s'était maintenue dans certains villages bulgares jusqu'à la première décennie du XXe siècle ». Un des squelettes de Sozopol, vieux de 700 ans, dont les dents avaient été cassées pour le rendre inoffensif, sera exposé à la fin de la semaine à l'institut historique de Sofia en vue d'attirer des touristes.