Chapitre 03 : La salamandre, élémentaire de feu

Un flash blanc aveugla Layne lorsqu'il passa le pas de la porte. Sa main lui servit de protection le temps que la lumière décroisse et qu'il retrouve la vue.

Devant lui se trouvait un paysage de sable et de rocs.

Des murs se dressaient ici et là. Tout comme des statues et des tableaux immenses. Cela ressemblait aux ruines d'un musée.

Layne avança et chercha à découvrir le but de ce « monde ». Ce qu'il y faisait.

C'est alors qu'il ressentit un picotement dans la bouche. Puis une douce chaleur. Et enfin une sensation très épicée. Ça lui brûlait la langue !

Il se retourna sur lui-même, du regard il cherchait de l'aide. Mais il n'y avait personne. Pas même ce samurai qu'il avait absorbé juste avant de passer la porte et de se retrouver perdu dans ce monde. D'ailleurs, il n'y avait plus trace de la porte. Il était condamné à réussir quelque chose en ce monde.

La chaleur commença à diminuer. Il ne savait pas ce qui s'était passé. Et ne chercha pas plus loin. La « douleur » était partie et il avait plus important à faire.

Un mouvement !

« Hey ! Attendez. Qui êtes-vous ? »

Il courut vers la source du mouvement. Quelque chose d'assez grand, assez grand pour être un être humain. Quelque chose avec une grâce, une élégance. Probablement une fille.

« Êtes-vous là pour m'aider ? Connaissez-vous la raison de ma présence en ce monde ? »

Il arriva au niveau du mur et il découvrit qu'il n'y avait personne. Juste une espèce de lézard noir aux points jaunes sur le corps. Ce ne pouvait être la forme qu'il avait vu se faufiler derrière le mur lorsqu'elle s'était sentie épiée.

« C'est la chaleur. Le désert. J'ai du avoir une hallucination. »

Il se retourna une nouvelle fois brusquement. Il avait encore cru voir un mouvement. Cela venait de l'ombre de la gargouille. La gargouille qui était accroché sur un de ces murs à moitié englouti par le sable.

« J'ai du rêver. »

Layne chercha du regard le lézard qu'il avait aperçu plus tôt. Il ne le retrouvait pas. Il haussa les épaules et se dit que ce n'était pas important.

Il s'approcha alors de la gargouille qu'il avait cru voir bouger.

Il l'observa longuement. Les yeux dans les yeux.

Un sourire s'afficha dans son esprit lorsqu'il repensa qu'il avait cru la voir bouger.

Layne visita le musée. Il passait de gargouille en gargouille d'abord. Puis ce fut les tableaux. Pour cela, il devait s'agenouiller et tourner la tête pour essayer de découvrir l’œuvre à l'endroit. Il passa ensuite de statue en statue. Parfois, il devait escalader quelques monticules de pierres pour observer une de ces œuvres.

« Bon, il faudrait peut-être que je découvre ce que je fais. Comment je peux en sortir et retrouver le singe. »

Il aperçut alors à nouveau le lézard à quelques mètres devant lui. L'animal le regardait. Layne le regarda alors à son tour. Il s'accroupit et réfléchit à cette rencontre.

*Tu es le seul être vivant que j'ai rencontré depuis que je suis ici. Il semble qu'il n'y ait rien aux alentours sur des kilomètres. Je crois bien qu'il n'y a plus rien après cet étrange musée. Je le ressens depuis le fond de mes tripes. *

Le lézard ne clignait pas même des yeux.

*Si tu es le seul autre être vivant qu'il y a ici, mis à par moi, et que l'on oublie mes hallucinations d'une possible fille dans les environs, c'est que tu dois avoir une espèce d'importance. Mais quoi ? *

Il n'avait pas trente-six solutions. Il devait l'attraper.

« Est-ce que tu me comprends ? Est-ce que tu peux communiquer avec moi ? »

Le lézard ne bougeait toujours pas. Layne soupira et dit avec fatalisme :

« Bon, et bien je vais devoir t'attraper alors. On verra bien ce qui se passera alors. »

Semblant comprendre le danger, le lézard paniqua.

L'atmosphère devint lourde. Un poids oppressait sa poitrine.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? C'est toi qui provoque ça ? »

Layne s'adressait au lézard.

Les statues prenaient vie. Les gargouilles déployaient leurs ailes.

« C'est toi ? Est-ce parce que tu ne veux pas être attrapé ? Oui, ça doit être ça, tu as peur. Alors tu te défends. Ok, ok, écoute moi. Je ne t'attraperais pas. Je veux juste parler. Je veux juste savoir comment sortir d'ici. »

Mais le le lézard était parti se réfugier dans les pierres. Par une petite ouverture. Il n'y avait aucun moyen que Layne puisse y pénétrer.

Layne ressentit alors le samurai prendre le contrôle de son corps. Ce n'était pas vraiment une possession par l'esprit du samurai. Layne se sentait investi des connaissances du samurai. Il savait comment se battre. Il avait des centaines de techniques qui apparaissaient à sa conscience pour se débarrasser de ces titans de pierre. Le problème était qu'il était désarmé.

Sa mémoire lui rappela qu'il avait vu un sabre quelque part dans ce musée. Une belle arme derrière une vitrine.

Il courut vers elle. Son coude brisa le verre et sa main s'empara du sabre.

Un sourire d'assurance se dessina sur son visage. Il se sentait puissant maintenant. En sécurité. Il savait quoi faire pour se défendre. Et il n'avait aucun remord à briser des statues. Ce n'était pas des êtres vivants.

Le combat s'engagea alors. Il se présenta face à un titan de pierre. Il cria un « Kyap ! » pour effrayer son adversaire et ce fut lui qui perdit de sa superbe.

Une gerbe de flammes venait de sortir de sa bouche. Sa langue était de feu. Il avait le souffle du dragon.

Il se rendit compte alors que la chaleur, le picotement qu'il avait ressentit dans sa bouche précédemment était cette capacité, ce don qui lui avait été alloué pour succéder à cette épreuve.

Il se battit d'abord à l'épée contre les titans de pierre. Les gênes du samurai étaient plus puissants que ceux de l'enfant qui venait de découvrir un nouveau jouet. La discipline du samurai était d'acier trempé.

Il abattit un titan. Puis un deuxième avant qu'une gargouille ne se jette sur lui. Il utilisa alors instinctivement son souffle de dragon. Avant de le trancher en deux avec son sabre.

La bataille se termina. Les titans de pierre et les gargouilles revenaient à leur état de statut immobile.

L'interrogation était présente sur le visage de Layne. Il ne comprenait pas pourquoi il se retirait. Ils avaient pourtant l'avantage du nombre.

Son interrogation redoubla d'intensité lorsqu'il découvrit une fille. Une enfant comme lui. Une fille à la peau noire et aux cheveux courts blonds.

« Qui- Qui es tu ? »

Elle l'observait. En fait, elle l'observait comme le lézard précédemment.

« Tu- Tu n'es tout de même pas le lézard d'avant ? »

« Je ne suis pas un lézard. Je suis une salamandre. Un élémentaire de feu. Ce que tu vois en ce moment est un corps passager qui me permet de communiquer avec toi. »

Layne n'en revenait pas. Il allait de surprise en surprise.

« Peux-tu m'aider ? »

« Je le peux. »

« ... »

Layne était perdu. Qu'est-ce que la salamandre attendait de lui ?

« Rassure moi. Je n'ai pas à te tuer ou à faire saigner le sang pour passer un quelconque contrat, dis ? »

« Non. Ce n'est pas cela. »

« Alors quoi ? »

« ... »

Le salamandre tendit à Layne une petite fiole transparente où baignait à l'intérieur une espèce de boule volante irradiant d'une aura chaude et de couleur orangé.