Chapitre 07 : L'ondine, élémentaire d'eau

Layne se retrouva sur une place où, d'un côté se trouvait une forêt accroché à une colline qui grimpait et de l'autre des bâtiments à étages faits de pierres et qui faisait penser à la ville de Venise.

Au centre de cette place se trouvait une magnifique fontaine. Au-dedans se trouvait une femme toute ruisselante d'eau.

Layne regarda alors alors son bras et découvrit une curieuse chose accrochée dessus. Cela ressemblait à quelques tuyaux d'arrosages qui était raccordé à une bosse sur son avant bras, à une autre sur son bras et enfin à une grosse bosse dans son dos.

Cela lui faisait penser à une espèce de Gatling qui pourrait projeter l'eau de son corps. A s'en déshydrater.

Layne s'approcha alors de la fontaine et s'adressa à l'inconnue :

« Bonjour. Tu dois être l'esprit de l'eau ? »

La femme le regarda et lui répondit avec un sourire éplorée :

« C'est exact. Et je suis dans cette fontaine depuis toujours. »

Layne se sentait mal. Peut-être avait-il quelques dons d'empathie. Dans tous les cas, il se sentait mal de voir cette femme aussi triste. Il ne savait pas s'il y avait des larmes qui coulaient sur cette peau arrosée de fines gouttelettes de la fontaine, mais la perspective de voir une femme pleurée le faisait se sentir mal.

« Est-ce qu'il y a quelque chose que je peux faire pour vous aider ? »

« Non. Plusieurs ont essayé de m'aider. Tous m'ont donnés promesses et merveilles. Tous sont revenus avec déceptions, brisant mes rêves encore et encore. »

Layne ne savait pas quoi faire. Il avait à la main cette arme gigantesque. Une arme qui ne servait à rien du tout lorsque la situation demandait délicatesse et discussion.

« Que vous ont-ils promis qu'ils n'ont pas réussir à tenir ? »

« Cela est vain. Ne vous essayer pas à la tâche, je vous en conjure. »

« Parlez-moi. S'il vous plaît. »

« N'insistez ou je vais craquer. Je vous raconterais tout. Vous me promettrez encore plus. Et vous reviendrez pour me briser mon cœur et mon mental en d'encore plus petits morceaux. »

L'ondine marchait dans sa fontaine. Elle n'était pas mi-humain mi-poisson. Elle était totalement humaine. Elle portait une robe blanche qui laissait voir toutes les parties de son corps maintenant que le tissu n'arrivait plus à boire l'eau.

« J'ai été infidèle à un homme. Il ne semblait plus m'aimer. Il ne me portait plus aucune attention. Alors que cet homme me regardait avec ces yeux. Il me complimentait et me promettait monts et merveilles. J'ai craqué puis j'ai fauté. Alors, mon mari m'a maudit et m'a attaché à cette fontaine. Je ne puis y partir et donc, je ne puis corriger mon erreur avec mon mari. Beaucoup ont essayé d'aller le quérir pour que je puisse m'entretenir avec lui. Peu sont revenus. Et parmi tous ceux-là, tous me contèrent leur navrante et exaspérante défaite. »

L'éclat dans les yeux s'alluma chez Layne. Il y avait promesse de combat dans tout cela. L'arme à son poignet lui servirait donc. Il aurait été étonnant du contraire. Tous les cadeaux que l'on lui avait offert à chacune des épreuves avaient eu leur utilité.

« Je suis désolé madame, mais je vais aller chercher votre mari. »

« Ne faites pas cela. Repartez d'où vous venez et laissez moi avec cette tristesse qui m'habite depuis si longtemps. Ne lui donnez pas à manger de faux espoirs. Laissez-moi m'habituer à elle et apprendre à aimer ses défauts. »

Layne partait déjà dans cette avenue qui conduisait au château, un peu plus loin et un peu plus haut sur une colline.

« Je suis désolé mais je ne vous écouterais pas. C'est un souhait malheureusement égoïste car, de votre bonheur ira mon bonheur. Je ne vous demande pas de me souhaiter bonne chance. »

Layne partit donc. L'ondine put le suivre des yeux jusqu'à ce que les portes se soit refermé derrière lui. Les lampadaires éclairaient l'avenue d'une lumière douce dans cette aube qui ne venait jamais.

Dès que Layne poussa les portes du château, quelques chevaliers l'attaquèrent sans préambule. Apparemment, le regretté mari ne souhaitait avoir la visite de personne.

Alors que les premiers jets d'eau à haute pression jaillissait de sa gatling, l'esprit de la danseuse se manifestait. Dans une chorégraphie à coupé le souffle, Layne terrassa tous ses ennemis sans en tuer aucun.

Il avança jusqu'à la salle du trône. Là, au beau milieu, à cinq ou six mètres du sol se trouvait le regretté mari.

« Félicitations ! »

Ses applaudissements résonnaient encore et encore. La salle du trône ressemblait à une église pour ses réverbérations.

« Peu on réussi à terrasser mes chevaliers. Mais aucun n'a encore réussi à me soumettre. »

S'ensuit alors un combat entre Layne et le regretté mari.

Grosse épée contre projectiles d'eau.

Layne parvint à prendre l'ascendant sur le roi et le mettre K.O.

De retour à la fontaine, l'ondine est folle de joie. Bien que son regretté mari soit évanouit, il se trouve devant elle. L'ondine lui demande de l'amener jusqu'à elle. Elle lui demande de le ramener plus près. Encore plus près. Elle s'en empare alors prestement et le jette dans l'eau.

« Je te remercie beaucoup. Tiens, voilà pour ta peine. »

L'ondine lui confie sa troisième fiole où flotte à l'intérieur une espèce de fée bleue.

Layne pense alors qu'il n'aimerait pas être le roi lorsqu'il se réveillera. Il craint pour lui une punition à la hauteur des échecs ressassés de l'ondine.